Traitements comportementaux
- Le clinicien doit envisager un programme de gestion comportementale (par exemple, mictions programmées, rééducation de la vessie ou rééducation des habitudes) pour les personnes souffrant d'un dysfonctionnement neurogène des voies urinaires inférieures :
- uniquement après évaluation par un professionnel de santé formé à l'évaluation des personnes souffrant d'un dysfonctionnement neurogène des voies urinaires inférieures et
- en conjonction avec une éducation sur le fonctionnement des voies urinaires inférieures pour la personne et/ou les membres de sa famille et les soignants.
- Lors du choix d'un programme de gestion comportementale, il convient de tenir compte du fait que la miction assistée et la rééducation des habitudes sont particulièrement adaptées aux personnes souffrant de troubles cognitifs.
Antimuscariniques
- proposer des médicaments antimuscariniques aux personnes souffrant de :
- une maladie de la moelle épinière (par exemple, une lésion de la moelle épinière ou une sclérose en plaques) et
- des symptômes d'hyperactivité vésicale tels qu'une augmentation de la fréquence, de l'urgence et de l'incontinence
- d'envisager un traitement antimuscarinique chez les personnes présentant :
- des pathologies affectant le cerveau (par exemple, infirmité motrice cérébrale, traumatisme crânien ou accident vasculaire cérébral) et
- des symptômes d'hyperactivité vésicale
- envisager un traitement antimuscarinique chez les personnes dont les examens urodynamiques révèlent un trouble du stockage vésical
- surveiller le volume d'urine résiduelle chez les personnes qui n'utilisent pas de cathéter intermittent ou à demeure après avoir commencé un traitement antimuscarinique
- lors de la prescription d'antimuscariniques, tenir compte de ce qui suit :
- les antimuscariniques connus pour traverser la barrière hémato-encéphalique (par exemple, l'oxybutynine) sont susceptibles de provoquer des effets secondaires liés au système nerveux central (tels que la confusion)
- le traitement antimuscarinique peut réduire la vidange de la vessie, ce qui peut augmenter le risque d'infections urinaires
- le traitement antimuscarinique peut précipiter ou exacerber la constipation.
Toxine botulique de type A
- chez les adultes
- proposer aux adultes une injection de toxine botulique de type A3 dans la paroi de la vessie :
- atteints d'une maladie de la moelle épinière (par exemple, une lésion de la moelle épinière ou une sclérose en plaques) et
- présentant des symptômes d'hyperactivité vésicale et
- chez qui les médicaments antimuscariniques se sont révélés inefficaces ou mal tolérés
- proposer aux adultes une injection de toxine botulique de type A3 dans la paroi de la vessie :
- atteints d'une maladie de la moelle épinière et
- dont les examens urodynamiques montrent un trouble du stockage vésical et
- chez qui les médicaments antimuscariniques se sont révélés inefficaces ou mal tolérés
- chez l'enfant
- l'injection de toxine botulique de type A3 dans la paroi de la vessie doit être envisagée chez les enfants et les adolescents :
- atteints d'une maladie de la moelle épinière et
- présentant des symptômes d'hyperactivité vésicale et
- chez qui les médicaments antimuscariniques se sont révélés inefficaces ou mal tolérés.
- envisager l'injection de toxine botulique de type A3 dans la paroi de la vessie chez les enfants et les jeunes :
- atteints d'une maladie de la moelle épinière et
- dont les examens urodynamiques révèlent une altération de la capacité de stockage de la vessie et
- chez qui les médicaments antimuscariniques se sont révélés inefficaces ou mal tolérés.
alpha-bloquants :
- **ne pas proposer d'alpha-bloquants pour traiter les problèmes de vidange de la vessie dus à une maladie neurologique.
Prophylaxie contre les infections urinaires
- ne pas utiliser systématiquement une prophylaxie antibiotique pour les infections urinaires chez les personnes souffrant d'un dysfonctionnement neurogène des voies urinaires inférieures.
En cas d'incontinence d'effort, envisager une rééducation du plancher pelvien.
Un sondage urinaire à long terme ou un sondage urinaire intermittent peut être nécessaire en plus des autres options de traitement conservateur.
Une cystoplastie d'augmentation peut être indiquée chez certains patients.
D'autres interventions chirurgicales telles que la pose d'une bandelette urétrale ou la création d'un sphincter urinaire artificiel peuvent être indiquées.
Remarques :
- toxine botulique
- avant de proposer une injection de toxine botulique de type A dans la paroi vésicale :
- expliquer à la personne et/ou aux membres de sa famille et à ses soignants qu'un régime de sondage est nécessaire chez la plupart des personnes souffrant d'un dysfonctionnement neurogène des voies urinaires inférieures après le traitement, et
- s'assurer qu'ils sont capables et désireux de gérer un tel régime si une rétention urinaire se développe après le traitement.
- surveiller le volume d'urine résiduelle chez les personnes qui n'utilisent pas de cathéter pendant le traitement par la toxine botulinique de type A
- surveiller les voies urinaires supérieures chez les personnes jugées à risque de complications rénales (par exemple, celles qui présentent des pressions intravésicales élevées lors de la cystométrie de remplissage) pendant le traitement par la toxine botulique de type A.
Référence :