Phobie sociale

Les patients souffrant de phobie sociale (trouble d'anxiété sociale) ont peur d'être examinés, ridiculisés ou humiliés par d'autres personnes.

Dans le cas d'une phobie sociale généralisée, le patient évitera tout contact avec des personnes extérieures à son cercle familial. D'autres patients ont des phobies plus ciblées, par exemple des peurs concernant

• parler en public
• manger en public
• l'utilisation des toilettes publiques

Bien que les inquiétudes concernant certaines de ces situations soient courantes dans la population générale, les personnes souffrant d'anxiété sociale s'inquiètent excessivement de ces situations au moment de l'événement, avant et après celui-ci

• elles craignent de faire ou de dire quelque chose qu'elles pensent être humiliant ou embarrassant (rougir, transpirer, paraître ennuyeux ou stupide, trembler, paraître incompétent, avoir l'air anxieux, etc.)
• le trouble d'anxiété sociale peut avoir un impact important sur le fonctionnement d'une personne, en perturbant la vie normale, en interférant avec les relations sociales et la qualité de vie et en diminuant les performances au travail ou à l'école
• les personnes atteintes de ce trouble peuvent abuser de l'alcool ou des drogues pour tenter de réduire leur anxiété (et d'atténuer la dépression).

Les symptômes apparaissent généralement à l'adolescence et peuvent entraîner une baisse des performances à l'école et au travail.

• les enfants peuvent manifester leur anxiété d'une manière différente des adultes : en plus de se dérober aux interactions, ils peuvent être plus enclins à pleurer, à se figer ou à piquer des crises de colère
  • peuvent également être moins enclins à reconnaître que leurs peurs sont irrationnelles lorsqu'ils sont éloignés d'une situation sociale.
  • les situations particulières qui peuvent causer des difficultés aux enfants et aux jeunes socialement anxieux comprennent la participation à des activités en classe, la demande d'aide en classe, la participation à des activités avec des pairs (comme la participation à des fêtes ou à des clubs) et la participation à des spectacles scolaires.

Les estimations de la prévalence au cours de la vie varient, mais selon une étude américaine, 12 % des adultes aux États-Unis souffriront de troubles d'anxiété sociale à un moment ou à un autre de leur vie, contre environ 6 % pour le trouble d'anxiété généralisée (TAG), 5 % pour le trouble panique, 7 % pour le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et 2 % pour le trouble obsessionnel-compulsif.

Il existe un degré important de comorbidité entre le trouble d'anxiété sociale et d'autres problèmes de santé mentale, notamment la dépression (19 %), les troubles liés à l'utilisation de substances (17 %), le trouble anxieux généralisé (5 %), le trouble panique (6 %) et l'état de stress post-traumatique (3 %).

L'âge médian d'apparition du trouble d'anxiété sociale est précoce (13 ans) et il s'agit de l'un des troubles anxieux les plus persistants

• seulement la moitié environ des personnes atteintes de ce trouble cherchent à se faire soigner, et celles qui le font ne le font généralement qu'après 15 à 20 ans de symptômes
• un nombre important de personnes qui développent un trouble d'anxiété sociale à l'adolescence peuvent se rétablir avant d'atteindre l'âge adulte
• si le trouble persiste à l'âge adulte, les chances de guérison en l'absence de traitement sont modestes par rapport à de nombreux autres problèmes de santé mentale courants.

Référence :

• 1) NICE (mai 2013). Trouble d'anxiété sociale : reconnaissance, évaluation et traitement