Le lithium comme traitement d'appoint de la dépression
Le résumé des recommandations du NICE concernant l'utilisation du lithium comme traitement d'appoint est détaillé ci-dessous (1) :
- pour les personnes souffrant de dépression et prenant du lithium, évaluer le poids, les fonctions rénale et thyroïdienne et les taux de calcium avant le traitement, puis effectuer un suivi au moins tous les 6 mois pendant le traitement, ou plus souvent s'il existe des preuves d'une insuffisance rénale significative
- pour les femmes en âge de procréer, en particulier si elles envisagent une grossesse, discuter des risques et des bénéfices du lithium, de la planification préconceptionnelle et de la nécessité d'une surveillance supplémentaire
- surveiller les taux sériques de lithium 12 heures après la prise, 1 semaine après le début du traitement et 1 semaine après chaque changement de dose, puis chaque semaine jusqu'à ce que les taux soient stables. Ajuster la dose en fonction des taux sériques jusqu'à ce que le taux cible soit atteint :
- lorsque la dose est stable, effectuer un contrôle tous les 3 mois pendant la première année
- après la première année, mesurer les taux plasmatiques de lithium tous les 6 mois, ou tous les 3 mois pour les personnes appartenant à l'un des groupes suivants :
- personnes âgées
- les personnes prenant des médicaments qui interagissent avec le lithium
- les personnes présentant un risque d'altération de la fonction rénale ou thyroïdienne, d'élévation du taux de calcium ou d'autres complications
- les personnes qui contrôlent mal leurs symptômes
- les personnes dont l'adhésion au traitement est insuffisante
- les personnes dont le dernier taux de lithium plasmatique était égal ou supérieur à 0,8 mmol par litre.
- déterminer la dose de lithium en fonction de la réponse et de la tolérabilité :
- les taux plasmatiques de lithium ne doivent pas dépasser 1,0 mmol/L (les taux thérapeutiques pour l'augmentation des antidépresseurs sont généralement égaux ou supérieurs à 0,4 mmol/L ; envisager des taux de 0,4 à 0,6 mmol/L pour les personnes âgées de 65 ans ou plus).
- ne pas commencer à renouveler les ordonnances tant que les taux de lithium et la fonction rénale ne sont pas stables
- prendre en compte l'état de santé général de la personne lors de l'examen des résultats des tests (y compris une éventuelle déshydratation ou une infection)
- prendre en compte toute modification des médicaments concomitants (par exemple, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, les bloqueurs des récepteurs de l'angiotensine 2, les diurétiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens [AINS], ou les préparations en vente libre) qui peuvent affecter les niveaux de lithium, et demander l'avis d'un spécialiste si nécessaire
- surveiller à chaque examen les signes de toxicité du lithium, y compris la diarrhée, les vomissements, les tremblements grossiers, l'ataxie, la confusion et les convulsions
- demander l'avis d'un spécialiste en cas d'incertitude sur l'interprétation des résultats d'un test.
- gérer la prescription de lithium dans le cadre d'accords de soins partagés. En cas d'inquiétude concernant la toxicité ou les effets secondaires (par exemple, chez les personnes âgées ou les personnes souffrant d'insuffisance rénale), gérer la prescription de lithium en collaboration avec les services de soins secondaires spécialisés.
- envisager une surveillance par électrocardiogramme (ECG) chez les personnes prenant du lithium qui présentent un risque élevé de maladie cardiovasculaire ou qui en souffrent déjà
- fournir aux personnes prenant du lithium des informations sur la manière de le faire en toute sécurité, y compris le pack de traitement du lithium du NHS
- n'arrêter le lithium que dans des services de santé mentale spécialisés ou avec leur avis. Lors de l'arrêt du lithium, dans la mesure du possible, réduire les doses progressivement sur une période de 1 à 3 mois.
Pour plus de détails, consulter NICE (juin 2022). Dépression chez l'adulte : traitement et prise en charge
Référence :
- NICE (juin 2022). Dépression chez l'adulte : traitement et prise en charge