Crèmes naturelles à la progestérone pour les femmes ménopausées

• Ils sont dérivés de la diosgénine, un stérol végétal qui peut être extrait de plusieurs sources végétales, y compris l'igname et le soja. La progestérone naturelle, contrairement aux progestatifs synthétiques, est identique dans sa structure à l'hormone produite par le placenta humain et le corps jaune (la similarité structurelle et la source de la progestérone sont à la base des allégations selon lesquelles ces crèmes sont "naturelles").
  
  
• chez les femmes ayant des cycles menstruels normaux, les taux plasmatiques de progestérone varient au cours du cycle (phase folliculaire inférieure à 4 nmol/l, taux médian pendant la phase lutéale d'environ 15 nmol/l, taux maximal au 21e jour de 35 à 45 nmol/l). Il existe peu de données sur les taux plasmatiques et l'absorption des crèmes de progestérone "naturelle" appliquées localement, mais il semble peu probable que ces crèmes puissent fournir des taux plasmatiques de progestérone physiologiquement adéquats (1) ; il semble également peu probable que les crèmes de progestérone "naturelle" disponibles puissent fournir suffisamment de progestérone pour s'opposer de manière adéquate à la stimulation œstrogénique de l'endomètre par des œstrogènes exogènes (2).
  
  
• Une revue du Drug and Therapeutics Bulletin concernant les crèmes à la progestérone naturelle chez les femmes ménopausées conclut que (2) :
  • il existe des preuves limitées que ces crèmes peuvent conduire à une amélioration des symptômes vasomoteurs chez certaines femmes ménopausées
  • il n'existe pas de preuves convaincantes que l'utilisation de ces crèmes peut prévenir la perte osseuse chez les femmes ménopausées
  • les taux plasmatiques de progestérone obtenus par l'utilisation de ces crèmes semblent insuffisants pour s'opposer à la stimulation œstrogénique de l'endomètre par des œstrogènes exogènes - par conséquent, ces crèmes à la progestérone naturelle ne devraient pas être utilisées comme alternative aux progestatifs synthétiques, pour tenter de se protéger contre l'hyperplasie et le cancer de l'endomètre induits par le traitement.

L'utilisation d'une crème à la progestérone naturelle dans le cadre d'un traitement post-ménopausique doit être considérée comme une option thérapeutique non fondée, et ses applications cliniques doivent être limitées à des essais interventionnels bien conçus qui évaluent son efficacité et sa sécurité (3).

Référence :

• (1) Cooper A et al (1998). Systemic absorption of progesterone from Progest cream in postmenopausal women (Absorption systémique de la progestérone contenue dans la crème Progest chez les femmes ménopausées). Lancet, 351, 1255-6 (lettre).
• (2) Drug and Therapeutics Bulletin (2001), 39 (2), 9-11.
• (3) Elshafie MA1, Ewies AA. Crème transdermique à la progestérone naturelle pour les femmes ménopausées : données incohérentes et pharmacocinétique complexe. J Obstet Gynaecol. 2007 Oct;27(7):655-9.