La neuro-imagerie dans la migraine

• la neuro-imagerie doit être envisagée chez les patients souffrant de céphalées non aiguës et présentant une anomalie inexpliquée à l'examen neurologique
  • Cette recommandation repose sur le fait qu'un examen neurologique anormal augmente la probabilité d'une pathologie intracrânienne, telle qu'une tumeur cérébrale, une malformation artérioveineuse ou une hydrocéphalie. L'absence d'anomalies à l'examen neurologique réduit la probabilité d'une anomalie au scanner ou à l'IRM.
    
    
• aucune recommandation n'est faite concernant la neuro-imagerie en présence ou en l'absence de symptômes neurologiques
  • si les données suggèrent que les céphalées aggravées par la manœuvre de Valsalva, les céphalées qui réveillent le patient, les céphalées d'apparition récente chez les patients plus âgés ou les céphalées d'aggravation progressive augmentent la probabilité d'une pathologie intracrânienne significative, l'absence de ces signes et symptômes est moins fiable que leur présence.
    
    
• la neuro-imagerie n'est généralement pas justifiée chez les patients migraineux dont l'examen neurologique est normal
  • un seuil plus bas pour la tomodensitométrie ou l'IRM peut s'appliquer aux patients présentant des caractéristiques atypiques ou des céphalées qui ne répondent pas à la définition de la migraine. Ces recommandations sont basées sur le fait qu'il est peu probable qu'une anomalie soit détectée au scanner ou à l'IRM chez les patients souffrant de migraine et dont l'examen neurologique est normal.
    
    
• l'imagerie dans les céphalées de tension
  • en raison de l'insuffisance des preuves, il n'est pas possible de formuler une recommandation concernant la neuro-imagerie chez les patients souffrant de céphalées de type tensionnel. Dans deux études, aucune lésion n'a été trouvée chez des patients souffrant de céphalées de tension et dont l'examen neurologique était normal.
    
    
• Utilisation de l'IRM ou de la tomodensitométrie
  • faute de preuves suffisantes, il n'est pas possible de formuler des recommandations concernant la sensibilité comparée de l'IRM et de la TDM
    • la plus grande résolution de l'IRM semble avoir peu d'importance clinique dans l'évaluation des céphalées non aiguës. Il n'existe pas de données comparatives sur l'efficacité de la tomodensitométrie avec et sans rehaussement.

Notes :

• principes de l'imagerie diagnostique
  • (1) les tests doivent être évités s'ils ne conduisent pas à une modification de la prise en charge ;
  • (2) les examens ne sont pas recommandés si le patient n'est pas beaucoup plus susceptible qu'une personne de la population générale de présenter une anomalie significative ; et
  • (3) les tests qui ne sont pas normalement recommandés peuvent être utiles dans certains cas, par exemple chez les patients qui sont excessivement inquiets à l'idée qu'un problème grave puisse être à l'origine de leurs maux de tête.

Référence :

• 1) Morey SS. Headache Consortium releases guidelines for use of CT or MRI in migraine work-up.Am Fam Physician. 2000 Oct 1;62(7):1699-701