Les alarmes pour l'énurésie sont le traitement le plus efficace de l'énurésie nocturne - les enfants ont 13 fois plus de chances d'obtenir 14 nuits sèches consécutives avec les alarmes qu'avec les placebos (1).
- la technique de la cloche et du tampon est un exemple d'alarme d'énurésie et une forme de thérapie comportementale souvent utilisée pour traiter l'énurésie nocturne chez les enfants
- un tampon est placé sous les draps et relié à un système d'alarme qui se déclenche chaque fois que l'urine entre en contact avec un capteur. L'objectif est d'apprendre à l'enfant à réagir lorsque sa vessie est pleine. Des techniques plus récentes consistent à attacher un capteur aux sous-vêtements de l'enfant et à relier l'alarme à son poignet ou à son collier de pyjama.
- de nombreux parents se plaignent que l'alarme réveille tout le monde dans la maison, sauf l'enfant énurétique. Dans ce cas, il est très important de s'assurer que les parents réveillent complètement l'enfant lorsque l'alarme se déclenche, sinon le cycle de sensation et de retour d'information n'est jamais achevé.
- les taux de réponse sont bons, de l'ordre de 70 à 90 %. Quelques 20-30% rechutent mais répondent souvent au retraitement. La durée moyenne est de 6 mois ; 1 mois pour le retraitement.
Les alarmes d'énurésie sont moins efficaces dans les familles où les parents sont intolérants ou peu enthousiastes, dans les familles où il y a du stress psychologique ou des troubles sociaux, lorsqu'il y a aussi des symptômes diurnes, ou en cas d'énurésie nocturne sévère (1).
Certaines données suggèrent que les alarmes peuvent être plus efficaces que l'entraînement au lit sec, la desmopressine et l'imipramine (2,3).
Le "surapprentissage" peut compléter un traitement par alarme réussi et contribuer à réduire les taux de rechute. Après avoir passé 14 nuits sèches consécutives, l'enfant est encouragé à boire davantage pour "surconditionner" sa vessie. Le traitement par alarme est ensuite poursuivi jusqu'à ce que l'enfant atteigne à nouveau 14 nuits sèches consécutives (4).
Les autres alarmes disponibles sont les alarmes corporelles (le minuscule capteur est fixé au pantalon de l'enfant et l'alarme est portée sur le pyjama ou placée à distance) et les alarmes vibrantes (4).
Le NICE précise que (5) :
- une alarme doit être proposée comme traitement de première intention aux enfants et aux jeunes dont l'énurésie n'a pas répondu aux conseils sur les liquides, la toilette ou un système de récompense approprié, sauf si :
- le clinicien considère qu'une alarme n'est pas souhaitable pour l'enfant ou l'adolescent, ses parents ou les personnes qui s'occupent de lui, ou qu'une alarme n'est pas appropriée, en particulier si :
- l'énurésie est très peu fréquente (c'est-à-dire moins de 1 à 2 lits mouillés par semaine)
- les parents ou les personnes qui s'occupent de l'enfant ont des difficultés émotionnelles à faire face au fardeau de l'énurésie
- expriment de la colère, de la négativité ou des reproches à l'égard de l'enfant ou de l'adolescent.
- la réaction à une alarme doit être évaluée après 4 semaines et le traitement doit être poursuivi si l'enfant ou l'adolescent montre des signes précoces de réaction
- le traitement ne doit être interrompu qu'en l'absence de signes précoces de réponse
- le traitement par alarme doit être poursuivi chez les enfants et les jeunes qui font pipi au lit et qui montrent des signes de réponse jusqu'à ce qu'un minimum de 2 semaines de nuits sèches ininterrompues ait été atteint
- il convient d'évaluer s'il faut poursuivre le traitement par alarme si la sécheresse complète n'est pas atteinte au bout de 3 mois. Le traitement par alarme ne doit être poursuivi que si l'énurésie continue de s'améliorer et si l'enfant ou le jeune et ses parents ou tuteurs sont motivés pour continuer.
- le traitement par alarme ne doit pas être exclu en tant qu'option pour l'énurésie chez les enfants et les jeunes qui présentent des symptômes diurnes ainsi que de l'énurésie :
- des symptômes diurnes en plus de l'énurésie
- une énurésie secondaire
- envisager l'utilisation d'une alarme pour le traitement de l'énurésie chez les enfants de moins de 7 ans, en fonction de leurs capacités, de leur maturité, de leur motivation et de leur compréhension de l'alarme
- envisager un autre type d'alarme (par exemple, une alarme vibrante) pour le traitement de l'énurésie chez les enfants et les jeunes ayant une déficience auditive.
- absence de réaction au traitement par alarme
- si l'énurésie ne répond pas au traitement initial par l'alarme, proposer :
- un traitement combiné avec une alarme et de la desmopressine ou
- la desmopressine seule si l'utilisation continue d'une alarme n'est plus acceptable pour l'enfant ou l'adolescent, ses parents ou les personnes qui s'en occupent
- proposer de la desmopressine seule aux enfants et aux jeunes qui font pipi au lit si l'association d'une alarme et de la desmopressine n'a donné qu'une réponse partielle à la suite du traitement initial par une alarme.
Référence :