Évaluation initiale, investigation et soins des plaies

• l'évaluation clinique initiale comprend
  • documenter le moment et la nature de la morsure, l'animal (y compris s'il s'agit d'un humain) impliqué, toute immunosuppression et toute allergie antibactérienne connue
  • si la morsure est particulièrement grave
    • avant une évaluation clinique détaillée, un patient peut nécessiter des premiers soins urgents (par exemple pour contrôler une hémorragie)
  • examiner la plaie et les structures adjacentes à la recherche d'une infection, de corps étrangers (par exemple des dents cassées, en particulier dans le cas de plaies profondes ou par écrasement), de lésions des vaisseaux sanguins, des nerfs, des tendons, des articulations ou des os, et d'une lymphadénopathie.
    • des diagrammes et des mesures peuvent être utiles, en particulier pour documenter l'étendue de la cellulite dans les infections établies
• l'identification des organismes infectieux :
  • des écouvillons doivent être prélevés sur des plaies de morsure potentiellement contaminées ou cliniquement infectées
  • des hémocultures doivent également être prélevées en vue d'une culture microbienne dans des conditions aérobies et anaérobies si le patient ne se sent pas bien sur le plan systémique
    • une culture prolongée jusqu'à 7 jours peut être nécessaire pour permettre la croissance de certains Porphyromonas spp anaérobies (anciennement classés parmi les Bacteroides spp) - il est donc important d'informer le laboratoire de la nature de la blessure et du type de mammifère qui a mordu le patient.
    • des cultures supplémentaires de mycobactéries et de champignons peuvent être nécessaires lorsque les plaies sont contaminées par de la terre, des débris végétaux ou de l'eau provenant d'étangs, de lacs ou d'aquariums ; ou si le patient est immunodéprimé, y compris par une infection par le VIH ; ou si le patient a une plaie qui ne répond pas à la thérapie antibactérienne
    • après une morsure humaine, des échantillons de sérum séquentiels peuvent être demandés au patient pour vérifier la séroconversion à l'hépatite ou au VIH.
• soins initiaux de la plaie :
  • doit comprendre une irrigation immédiate avec du sérum physiologique (ou de l'eau potable courante si le sérum physiologique n'est pas disponible)
  • une solution de peroxyde d'hydrogène ou de povidone iodée est parfois utilisée, mais elle n'est pas recommandée pour les plaies larges ou profondes
  • si une personne présente une plaie infectée, enflammée ou œdémateuse sur les membres, une morsure humaine à la main ou une piqûre de chat sur ou près d'une articulation (en particulier sur les mains), le(s) membre(s) concerné(s) doit (doivent) être surélevé(s).

Note1 : si la morsure provient d'un macaque et pourrait donc avoir transmis le virus de l'herpès simien, il convient de demander conseil à un virologue clinique ou à l'Agence de protection de la santé.

Référence :

1. Drug and Therapeutics Bulletin (2004);42:65-72.