- TVP ou EP provoquée survient chez un patient présentant un antécédent (dans les 3 mois) et un facteur de risque clinique majeur et transitoire de thromboembolie veineuse (TEV)
- par exemple, chirurgie, traumatisme, immobilité importante (alité, incapable de marcher sans aide ou susceptible de passer une grande partie de la journée au lit ou dans un fauteuil), grossesse ou puerpéralité ou chez un patient qui suit un traitement hormonal (contraceptif oral ou traitement hormonal substitutif).
- TVP ou EP non provoquée survient chez un patient présentant
- aucun facteur de risque clinique majeur antérieur de TEV et ne suivant pas de traitement hormonal (contraceptif oral ou traitement hormonal de substitution) ou
- un cancer actif, une thrombophilie ou des antécédents familiaux de TEV, car il s'agit de risques sous-jacents qui restent constants chez le patient.
Principes de prise en charge de la TVP/de l'EP
Commencer l'héparine de bas poids moléculaire (HBPM), le fondaparinux ou l'héparine non fractionnée (HNF) dès que possible et la poursuivre pendant au moins 5 jours ou jusqu'à ce que le rapport international normalisé (INR) (ajusté par un antagoniste de la vitamine K [AVK]) soit égal ou supérieur à 2 pendant au moins 24 heures, la durée la plus longue étant retenue.
- si le patient souffre d'un cancer actif et d'une TVP ou d'une EP proximale confirmée, proposer une HBPM et la poursuivre pendant 6 mois
- à 6 mois, évaluer les risques et les bénéfices de la poursuite de l'anticoagulation
- proposer un AVK aux patients présentant une TVP ou une EP proximale confirmée dans les 24 heures suivant le diagnostic et poursuivre l'AVK pendant 3 mois. Au bout de 3 mois, évaluer les risques et les bénéfices de la poursuite du traitement par AVK.
- en cas d'EP non provoquée, proposer un AVK au-delà de 3 mois, en tenant compte du risque de récidive de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) et de l'augmentation du risque hémorragique.
- envisager de prolonger l'AVK au-delà de 3 mois pour les patients présentant une TVP proximale non provoquée si leur risque de récidive de la TEV est élevé et s'il n'y a pas de risque supplémentaire d'hémorragie majeure.
Investigations pour le cancer en cas de TVP ou d'EP non provoquée
- Tous les patients chez qui on a diagnostiqué une TVP ou une EP non provoquée et dont on ne sait pas qu'ils ont un cancer doivent se voir proposer les examens suivants pour le cancer :
- un examen physique (guidé par les antécédents complets du patient) et
- une radiographie du thorax et
- des analyses de sang (numération formule sanguine, dosage du calcium sérique et tests de la fonction hépatique) et
- une analyse d'urine
- envisager des examens complémentaires pour le cancer avec un scanner abdomino-pelvien (et une mammographie pour les femmes) chez tous les patients âgés de plus de 40 ans présentant une première TVP ou EP non provoquée et qui ne présentent pas de signes ou de symptômes de cancer lors de l'examen initial.
Référence :